Une enseignante chinoise à la retraite, qui a enduré plus de huit ans de brutalité en détention pour sa foi dans le Falun Gong, a été condamnée à trois ans de prison pour avoir pratiqué cette discipline méditative.
La dernière condamnation de Wei Shuyuan a été confirmée par Minghui, un site web qui fait état de la persécution du Falun Gong, dans un rapport daté du 25 novembre. Cette condamnation intervient plus d’un an après son arrestation, le 14 août 2023, alors qu’elle faisait ses courses dans sa ville natale de Xuchang, dans le centre de la Chine.
Bien qu’elle ait été libérée sous caution le jour suivant, en raison d’un diagnostic d’anémie sévère, Mme Wei a dû faire face à un harcèlement incessant au cours des mois qui ont suivi.
Elle a été soumise à des examens médicaux au moins trois fois. Les centres de détention locaux l’ont refusée à chaque fois en raison de son état de santé fragile. La situation a changé le 24 juin, lorsque la police a fait irruption chez elle, traînant cette femme de 61 ans au centre de détention de la ville de Xuchang.
Les détails de son séjour restent mystérieux, mais lorsque son avocat a finalement réussi à lui rendre visite le 11 novembre, Mme Wei était en fauteuil roulant et hospitalisée, selon Minghui.
Ce n’est pas la première fois que Mme Wei est incarcérée pour sa foi. Elle a déjà été emprisonnée deux fois au cours des 25 dernières années. Au total, elle a passé plus de huit ans derrière les barreaux parce qu’elle refuse de renoncer à sa foi dans le Falun Gong.
Le Falun Gong est une pratique spirituelle traditionnelle qui associe la méditation à des enseignements moraux centrés sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Cette discipline a gagné en popularité en Chine dans les années 1990, et les estimations officielles indiquent qu’au moins 70 millions de personnes la pratiquaient à la fin de la décennie.
Considérant la popularité du Falun Gong comme une menace, le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) de l’époque, Jiang Zemin, a commencé à persécuter cette pratique spirituelle en 1999, ordonnant à l’ensemble du Parti et des forces de l’État de l’éradiquer. En conséquence, des millions de pratiquants ont depuis été détenus dans des prisons, des centres de lavage de cerveau et des camps de travail, où ils ont été soumis à la torture et à des mauvais traitements.
D’une femme en bonne santé à une femme en fauteuil roulant
Enseignante à l’école n° 2 de la base pétrolière de la ville de Hami, dans la région du Xinjiang, Mme Wei a vu sa vie bouleversée en 2005 lorsque la police est venue la chercher à son bureau. En 2006, lors d’un procès à huis clos, elle a été condamnée à cinq ans de détention à la prison pour femmes dans la région du Xinjiang, peine qui a été prolongée de 20 mois en 2010.
Lorsqu’elle a été libérée en 2012, Mme Wei était passée d’une femme en bonne santé à une personne dépendante d’un fauteuil roulant, selon une plainte pénale qu’elle a déposée en Chine en 2015 contre l’ancien dirigeant du PCC pour le rôle qu’il a joué dans l’organisation de la persécution.
Dans sa plainte, Mme Wei a brièvement raconté ce qu’elle avait vécu dans les centres de détention chinois. Elle a écrit qu’elle avait été frappée à coups de poing, giflée, frappée à coups de pied, jetée à terre, électrocutée avec des matraques électriques et traînée par les mains dans les escaliers.
« Toutes les parties de mon corps qui ont touché les escaliers ont été meurtries », a-t-elle écrit dans la plainte.
Elle a également enduré des méthodes de torture utilisant des menottes, des températures glaciales, une chaleur torride, la faim, des pincements et l’exposition au soleil. Les autorités pénitentiaires l’ont punie en lui fermant la bouche avec du ruban adhésif, en la privant de sommeil et en lui refusant l’accès aux toilettes.
Elle a également été placée à l’isolement à plusieurs reprises par les autorités et, à une occasion, elle a été enfermée dans une petite cellule pendant un an.
« Dans ma cellule d’isolement, il y avait un chauffage électrique. La température était réglée à un niveau extrêmement élevé », a-t-elle écrit. « Les mains menottées au mur, j’étais forcée de m’accroupir sur le sol, et mes fesses ont été couvertes d’ampoules du fait de la chaleur. » Ses pieds ont été paralysés à la suite des tortures infligées par la police pénitentiaire.
L’escalade de la persécution
En 2023, les tribunaux du PCC ont condamné 755 personnes à la prison ou à d’autres formes de détention pour avoir pratiqué le Falun Gong, soit près de sept fois plus de personnes que l’année précédente, selon les données recueillies par Minghui. De nombreuses personnes ont été condamnées à de lourdes peines.
Après 24 ans, la persécution du Falun Gong reste une priorité absolue pour les agents du régime communiste, notamment la police, les procureurs et les juges dans plus d’une douzaine de provinces, selon une analyse de documents officiels réalisée par le Centre d’information sur le Falun Dafa.
Ce centre a documenté la mort d’au moins 5000 pratiquants du Falun Gong dans tout le pays, à la fin de l’année 2023. Compte tenu des difficultés à obtenir des informations en provenance de Chine, on pense que le nombre réel de décès est beaucoup plus élevé.
Selon les conclusions d’un tribunal populaire indépendant en 2019, les pratiquants de Falun Gong détenus sont victimes de prélèvements forcés d’organes. Le tribunal de Londres a conclu que le prélèvement forcé d’organes était pratiqué en Chine depuis des années « à une échelle significative » et que le massacre pour approvisionner l’industrie de la transplantation se poursuivait.
La répression du Falun Gong en Chine a été condamnée par les États-Unis.
Le 25 juin, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté la loi bipartisane sur la protection du Falun Gong (H.R. 4132) pour sanctionner les personnes impliquées dans le prélèvement forcé d’organes.
Le 20 juillet 2024, jour du 25e anniversaire de la persécution du Falun Gong par le PCC, le Département d’État américain a appelé le PCC à « cesser sa campagne de répression et à libérer tous ceux qui ont été emprisonnés en raison de leurs croyances ».
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